Avis d'expert

Kia Rio 2022 : essai routier

7,1
10
AutoHebdo SCORE
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    7/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    6/10
  • CONFORT
    7/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    7/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    6/10

Les choses changent très vite dans l’automobile. Encore hier, l’industrie nord-américaine accordait une certaine importance au segment des sous-compactes, mais les « petites » ont presque toutes été remplacées par des modèles utilitaires (de même taille) ou carrément retirées de leurs alignements respectifs. Heureusement pour les automobilistes qui n’ont pas besoin d’une grande berline ou d’un utilitaire quelconque, il existe encore deux ou trois options intéressantes… et abordables dans un marché où la demande est très forte en ce moment. Résultat : même une Kia Rio vient avec un prix de départ qui, il y a quelques années à peine, était celui d’une berline compacte.

Habillée en version EX Premium, la citadine ne s’adresse probablement pas à un public de premiers acheteurs avec un prix de 22 495 $ – la plus abordable LX débute à 17 395 $ elle –, mais en revanche, cette Rio fortement équipée confirme qu’il n’est pas obligatoire de viser un segment plus coûteux pour profiter des petits luxes de l’automobile moderne. La recette coréenne, quoi!

Design : 7,5/10

À ce chapitre, la Rio fait plutôt bonne figure avec sa robe bicorps, notamment à l’avant où le bouclier s’habille d’un grillage assez agressif pour une voiture, tandis que le dessin des antibrouillards est superbe avec beaucoup de détails, une belle touche sur une « voiture du peuple ». Quant à la signature en « nez de tigre », elle est bien présente, cintrée entre les blocs optiques triangulaires. De profil, la Rio demeure assez conventionnelle, peut-être même un peu trop avec ces jantes de 15 pouces. Ici, le constructeur pourrait facilement bonifier la taille des roues d’un pouce, ne serait-ce que pour dynamiser le style et la tenue de route, mais bon, la Rio n’est pas exactement une voiture de performance. Finalement, la portion arrière est très sobre, contrairement aux modèles récents de la marque. En revanche, la qualité d’assemblage initial à l’extérieur est digne de mention pour une voiture de ce prix.

Sécurité : 8/10

Il est tout à fait normal qu’une sous-compacte comme la Rio ne soit pas équipée des technologies dernier cri en matière de sécurité, surtout lorsqu’il s’agit d’une version à boîte manuelle, mais dans ce cas-ci, la Rio ultra-équipée venait même avec une assistance au maintien de voie, le freinage d’urgence automatique avant, une alerte pour les angles morts. Pas mal pour une voiture dont le principal intérêt est son prix.

Habitabilité : 7/10

Qui dit sous-compacte dit aussi espace intérieur limité. Et à bord de la Rio, un voyage de quelques jours avec tout l’équipement de camping – ou de « glamping » dans certains cas – pour quatre est quasi impossible, à moins d’ajouter une grosse boîte de chargement sur le toit. Mais, pour les automobilistes qui n’ont plus d’enfants à la maison ou qui préfèrent les dimensions réduites d’une sous-compacte pour affronter le chaos urbain, la Rio est tout indiquée. En revanche, même s’il ne manque de rien à la première rangée en matière d’équipement, je dois l’admettre, on se sent un peu à l’étroit à l’avant. Un simple déplacement de ma voiture compacte devant ma résidence m’a fait réaliser à quel point la Rio est plus petite.

Confort : 7/10

Ici, la présence de ces petites roues contribue à garder les passagers dans un confort correct… pour une sous-compacte. La présence d’une barre de torsion derrière n’est pas aussi sophistiquée qu’une suspension indépendante, mais elle s’assure de garder le prix d’achat à un niveau raisonnable. Les sièges ne remporteront pas de prix pour leur confort princier non plus, mais pour une citadine, les baquets font le travail, à condition de ne pas être trop grand, car l’assise est courte. Et l’insonorisation n’est pas la plus grande force de la sous-compacte non plus; heureusement, la boîte de vitesses à variation continue garde le niveau de décibels à son plus bas lorsque la vitesse de croisière est atteinte ou que le conducteur n’est pas trop exigeant avec la pédale de droite.

Convivialité : 7,5/10

Comme tous les produits du groupe Hyundai, le système d’infodivertissement se montre relativement simple avec ses boutons-raccourcis installés à sa base. Mentionnons tout de même qu’il s’agit de la vieille version du système, mais quand même, il y a quelques années à peine, les « petites » n’avaient même pas droit à un écran tactile. D’ailleurs, chapeau pour les boutons de la climatisation logés juste en dessous. En revanche, la Rio a du mal à cacher ses origines modestes, le plastique noir et dur est omniprésent à bord. Un détail pour certains, mais de nos jours, chaque point compte.

Puissance : 6,5/10

Je n’étonnerai personne en affirmant que la puissance du moteur atmosphérique de 1,6-litre de cylindrée est loin d’être une foudre de guerre. Le moulin d’une puissance de 120 chevaux et un couple de 113 lb-pi suffit en ville où les fortes accélérations ne sont pas nécessaires, mais sur l’autoroute, il faut prévoir les dépassements dans certaines situations plus corsées. Disons que la présence de cette boîte de vitesses à variation continue gêne un peu les reprises. La boîte manuelle, qui est limitée au modèle d’entrée de gamme, ferait mieux ici… avec une consommation de carburant supérieure toutefois!

Agrément de conduite : 7,5/10

Une fois assis à bord de la sous-compacte, on réalise assez rapidement que la sportivité n’est pas ce qui caractérise la conduite de cette voiture économique. La Rio est une voiture parfaite pour la ville avec son petit rayon de braquage, ses manœuvres de stationnement hyper faciles à effectuer, sa direction légère et modulable et sa mécanique progressive. Ce retour à la sous-compacte m’a ramené à ma toute première voiture – une très peu reluisante Volkswagen Fox – pour sa simplicité, pas pour son raffinement et son équipement à des années-lumière de celui de mon allemande assemblée au Brésil.

Il est plaisant de revenir à la base, ce qu’est exactement une voiture sous-compacte comme la Kia Rio. La voiture se montre stable, même sur l’autoroute à des vitesses supralégales, quoique les pneus de 15 pouces n’ont rien à voir avec des pneus de performance et la direction est peut-être trop floue pour aborder un virage à une cadence démesurée… ce n’est pas une Kia Stinger quand même! Ah oui, le mode Sport qui entre en fonction lorsqu’on appuie sur le bouton « Sport » aiguise quelque peu les réactions de la voiture, mais le gain est minime. Finalement, malgré la petitesse des freins à disque, la Rio n’a jamais montré de signes inquiétants à ce chapitre, le poids de la voiture qui entre aussi en ligne de compte ici.

Consommation de carburant : 8,5/10

Avec le prix de l’essence depuis quelques semaines, les petites voitures comme la Rio valent leur pesant d’or. Bon d’accord, les propriétaires de véhicules électriques vous diront que la recharge à la maison réduit encore plus la facture annuelle de carburant (ou d’énergie), mais disons que la Rio n’a pas trop à rougir pour une voiture dépourvue de toute électrification à bord. En effet, en ne ménageant pas la mécanique, j’ai enregistré une moyenne de 7,5 L/100 km, soit un peu plus que la consommation en ville prévue par l’ÉnerGuide canadien. La moyenne globale pour la Rio est de 6,7 L/100 km. Bref, la boîte CVT (ou IVT pour Intelligent Variable Transmission) fait du beau travail pour réduire le fardeau carburant.

Caractéristiques /10

La Rio fortement équipée a presque des airs de voiture de luxe – de la décennie précédente – quand on jette un coup d’œil à la fiche technique. Du volant chauffant aux sièges chauffants à la première rangée, sans oublier l’écran tactile, les systèmes Apple CarPlay et Android Auto et même quelques dispositifs de sécurité comme le maintien dans la voie sur l’autoroute (qui ne fonctionne pas à tous les coups malheureusement) ou le freinage d’urgence automatique, la citadine coréenne en livrée EX Premium arrive avec quelques bons arguments.

Valeur : 6/10

À 22 495 $, la Rio EX Premium n’est pas donnée, mais en tenant compte du marché en ce mois de juillet 2022, le prix n’est pas trop exagéré quand on prend le temps de lire la liste d’équipements. En fait, à l’exception de la version de base qui peut être commandée avec la boîte de vitesses manuelle, le surplus monétaire n’est pas très grand et l’équipement est franchement complet pour une voiture « ordinaire ».

Conclusion

Au risque de me répéter, ce bref essai de quelques jours m’a rappelé à quel point une voiture simple comme la Kia Rio a encore sa place parmi tous ces « utilitaires » perchés en hauteur. La petite voiture peut très bien se tirer son épingle du jeu dans une multitude de situations – même pour transporter un objet plus long à l’occasion –, sa soif pour l’or noir est tout à fait raisonnable et le prix d’achat est encore atteignable pour le commun des mortels. Qui plus est, cette formule en service depuis des lunes ne risque pas de vous causer des maux de tête dans quelques années lorsque la garantie sera échue.

J’irais même plus loin : la petite voiture devrait faire partie de l’apprentissage d’un jeune conducteur sur nos routes. Facile à manier, facile à garer, moins coûteuse à réparer, la citadine constitue une superbe manière de commencer en bas de l’échelle.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 1,6L
Nb. de cylindres L4
Puissance 120 ch
Couple 113 lb-pi
Consommation de carburant 7,2 / 6,0 / 6,7 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 493 / 929 L
Modèle à l'essai Kia Rio EX Premium 2022
Prix de base 22 495 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 700 $
Prix tel qu’essayé 24 295 $
Équipement en option
Aucune